Le sculpteur lyonnais Georges Salendre (1890-1985) en compagnie de Charles Machet, en arrêt devant l'Annonciation, vernissage Exposition Archives de Lyon novembre 1978.
Leurs silhouettes donnent une idée des dimensions considérables des deux noyers. L'Ange mesure 2m 50 et la Vierge 2m 40, même si la prise de vue suggère une taille plus petite de la Vierge.
La façon de travailler le bois est différente : les coups de gouge sont très visibles sur l'Ange.
Dès 1951 le sculpteur parle de réaliser un groupe de l’Annonciation. Sept ans plus tard il « monte », sans esquisse préalable, la tonne et demie de terre nécessaire.
Commande est passée de 2 blocs de pierre à la carrière de Brouzet, pour la Vierge et l’Ange (en devenir).
A l’arrivée il faut bien constater une délit important sur la pierre destinée à la Vierge, qui rend le bloc inutilisable pour le personnage élancé.
Occasion inattendue, un voisin monsieur Cornier entreprend d’abattre un noyer qui crée trop d’ombre sur le potager. Volontiers il répond à l’offre du sculpteur d’abattre l’arbre à son compte, de dégager la partie enfouie. Le tronc semble déjà épouser la silhouette de la jeune fille légèrement inclinée.
Sollicités les habitants du village viennent en soirée boucharder les colonnes lie de vin de l'église, pour retrouver la couleur de la pierre, et préparer l’arrivée de la statue.
Le moment venu (décembre 1965) un tracteur vient charger l’Oeuvre (l’atelier est à un kilomètre de l’église). Un groupe l’attend pour la redresser et l’installer.
Annonciation
©Charles Machet
Annonciation
©Charles Machet
Charles Machet choisit ces deux photos de la Vierge (dite en vacances) pour l’exposition imaginaire présentée dans la plaquette Raymond Charmet MACHET art sacré etardent, Milan Intergrafica 1965.
L’œuvre a quitté pour quelques heures l’atelier pour être regardée par l’artiste à la lumière naturelle, au soleil le meilleur juge.
Annonciation
©Roland Machet
Annonciation
Limonest Eglise
©Gérard Machet
Annonciation (Vierge 1962-64, Ange 1964-74)
Autre mésaventure pour l’Ange : en 1964 le tronc arrivant du Bugey paraît très sain Mais la foudre avait dû frapper le jeune noyer. Reconstituer un volume exigera l’ingrate mise en place de flippeaux, en particulier au niveau de la tête. Pendant des années, inachevée, l’œuvre à l’atelier « attend son tour.»
L’Ange rejoint l’Annoncée en décembre 1975 ; une fois encore avec le concours de la population : « un fond de cuve » offert assure une solide assise, avec en façade du chêne plus clair en contraste, lui aussi donné.
©René Basset
1976