Charles Machet 1957
©A. M.
La sculpture reste un art primaire - primaire en ce sens que l'évolution technique à travers les siècles, et celle si rapide actuellement ne l'a guère touchée.
Les moyens de travail sont modestes - Un bloc, des outils pour résoudre les problèmes de création dans une très grande simplicité pour donner vie à un matériau inerte qui doit être habité, devenir présence - non pas objet de plus ou moins grande dimension.
Une lutte longue et incertaine pour aboutir à la présence de cette vision intérieure qui est l'essentiel de la création.
Cette impression de vie naît dans le creuset inépuisable de la sensibilité ; tout artiste a une dette envers ceux qui, pour des raisons différentes, n'ont pu exprimer leur sensibilité et qui s'identifient à celle du créateur.
Cette présence s'impose violemment ou lentement mais elle oblige celui qui l'a découverte à l'intimité d'un être aimé - Plus l'œuvre sera simple plus seront nombreux ceux qui la reconnaîtront leur –
Plus que tout autre homme un artiste doit être dévoré par la passion de son métier - La création est une passion épuisante - Comme dans tout amour il y a le temps de la connaissance (l'idée) puis l'obsession, enfin la domination de cette passion sans l'étouffer, afin de transcrire dans l'œuvre le maximum d'intensité, l'essentiel du message.
Cette passion meurt avec la réalisation, du moins celle qui semble la meilleure.
Charles Machet, Extrait d'une conférence Le métier de sculpteur 1962
Outils (maillet, spatule, gradines)
©Serge Tanet
Ce qui m'intéresse, reconnaît l'artiste, c'est le symbole. Plus la sculpture est dépouillée, plus le symbole est sensible... L'important, c'est d'arriver à éliminer le superflu. Mais il ne faut jamais oublier que plus une oeuvre est simple, plus elle est compliquée. Plus elle a nécessité d'essais, de ratures avant d'acquérir la ligne la plus pure, l'expression la plus adéquate.
Charles Machet, Interview Panorama aujourd'hui novembre 1979
Décalage
©Charles Machet
Que ce soit la nature, une femme ou un objet d’art, ce qui nous prend, c’est le mystère de leur beauté, et non leur beauté elle-même. Celui qui a trouvé, défini de façon absolue ce qui constitue la beauté de ce qu’il aime, ne peut l’aimer avec autant de ferveur. Il connaît trop. Dans une œuvre d’art tous peuvent admirer et jouir avec plaisir du charme qui en émane, sauf l’auteur… Lui, il a été obligé d’analyser, de synthétiser ce qu’il reproduit et jamais ce ne sera comme il voudrait.
Charles Machet, Carnet de croquis années 30
Atelier Limonest 1966
©Roland Machet
Atelier de Limonest
Au premier plan, le portrait en terre de Joëlle en cours permet de dater cette prise de vue de l'atelier : 1966.
Fanette Pézard écrit dès 1992 :
La porte de l'atelier des images est NAVIGATION VIRTUELLE.
Elle ouvre sur les choix de ce sculpteur étonnant qui s'essaie à tous les matériaux.